lundi 19 septembre 2011

Six mois au Ghana - Tro-tro

Je voudrais remercier tous ceux qui ont laissé un commentaire et comme remerciement, je voulais aujourd'hui laisser un message en Français, car la plupart des commentaires sont laissés par ceux en France, car je postule cette semaine pour un boulot a l'Ambassade de France et comme me l'a conseillé Perrine, je dois me remettre au Français..
Début d'une série de coups de cœur, comme bilan de 6mois au Ghana.

Le Ghana, un an, des découvertes, sûrement des déceptions, des surprises, du bonheur, des bruits et des odeurs.
Après six mois, cela ressemble fortement a mon imagination, malgré et heureusement des mauvaises surprises, des chocs culturels, des frustrations.

Un pays qui se modernise, qui se démocratise mais qui s'excuse encore de son retard par son appartenance au continent Africain. 
Beaucoup de ressources, beaucoup de capacités mais malheureusement beaucoup d'excuses, beaucoup de lenteur, de corruption dues au croyances africaines d’être encore inférieures et dépendantes du monde extérieur. 
Et surtout qui essaye d'imiter l'Ouest au lieu de créer leur propre société, leur propre système adapté a un environnement difficile et si différent. Donc une société qui coure vers la modernité en contournant les montagnes de déchets, en sautant par dessus les fossés, les rivières d'eau noire et sale. Oubliant de rénover les bases avant de grimper, le pays est souvent rattrape par les difficultés inhérentes a ces mauvaises gestions et oublis. 
Et l'expression est dans toutes les bouches "welcome to africa!!" comme excuse, une raison de leur retard.

Mes coups de cœur: 
les tro-tros qui en plus d’être faciles, pas chers a utiliser et rapides pour circuler sont aussi un bon moyen de se faire respecter et de rencontrer la population locale.. 
Surtout quand on arrive a se battre pour gagner un siège dans le bus, lors des rush-hours du matin et soir.. Une vingtaine et trentaine de personnes attendent pour le même tro-tro, quelquefois avec une a deux heures d'attente pour les plus faibles et peureux.. Ou simplement pour ceux qui ne veulent par arriver au travail avec des vêtements déchirés ou des bleus ou coupures au visage.. 
Dur, dur de se déplacer a Accra. Ça permet de relativiser les retards de 10minutes que l'on peut avoir en Europe, les pannes de tramway ou de métro.. Certaines travailleurs doivent se lever vers 3h du matin pour pouvoir être sur la route avant 5h et arriver au boulot vers les 8h. Ils repartent le soir vers 17/18h pour arriver quelques heures plus tard chez eux. Certains choisissent même de rester en ville jusqu’à tard pour éviter les bouchons..
Donc quand on sort quelque part pour une petite course, pour aller au marché, vérifier la boite postale, faire une demande de visa, il faut ajouter au moins deux heures de transport au temps nécessaire. Ou alors planifier une journée pour tout faire et s'attendre a revenir odorant, noir de poussière avec probablement le dos en compote.
Un conducteur et un "mate" sont présents sur chaque tro-tro. Je les compare souvent avec le cerveau et le cœur. Le conducteur prend toutes les décisions et n'a pratiquement pas de relations avec les usagers. Le "mate" qui est en général plus jeune et malheureusement presque enfant de temps en temps, est celui qui en plus de récolter les sous, gère les humeurs des passagers, aide les enfants et personnes âgées a descendre et monter dans le bus, en résumant, prend soin des personnes a bord.
De toute taille, peints de toute couleur, en musique. Certains sont en ruines, sans suspension, avec des sièges en cuir qui collent aux vêtements en cas de grande chaleur. D'autres sont plutôt confortables. Question de choix si on a le temps. 

Quelques petites anecdotes: 
  • on a une fois transporté un poulet entre le marché local Kaneshie et l'hostel a vingt minutes en tro-tro. Le poulet était vivant, mis dans un sac avec la tête qui sortait par un trou sur le cote et je portais le sac comme si je tenais le poulet par une laisse.. Calme au début, les pattes attachées, il s'est mis a paniquer pendant le voyage, a se trémousser, a caqueter.. Bien entendu, tous les locaux me regardaient, se demandant si j'allais le lâcher, mais malgré ma propre panique j'ai tenu bon et nous avons pu le ramener par les pattes, la tête en bas... Et il était bien bon..voir dans un prochain message... et sur mon album picasa, voir message précédent pour le lien..
  • De retour du centre-ville, nous embarquons avec deux amies de l'hostel dans un tro-tro depuis Tema Station vers Kaneshie avant de rentrer sur Darkuman. Étant trois, nous nous installons sur les sièges du fond et attendant que le tro-tro soit plein avant de partir. Il reste deux places sur la banquette arrière..Soudain nous voyons s'approcher dans la rangée du milieu, deux femmes avec le devant et le derrière très développés..Nous nous regardons et instinctivement nous serrons sur les côtés de la banquette. Banquette qui est bordée par une fenêtre bien basse et tandis que les deux femmes bien développées s’assoient, mon propre derrière déborder largement du bus. Les femmes sont bien installées et ne montrent pas le moindre effort pour se serrer les fesses. Mais après quelques commentaires et klaxons de l’extérieur, alors que nous sommes presque arrivées a destination, le fameux "mate" demande de se serrer et surprise, il y a assez de place pour tous nos derrières.
Voila le tro-tro, mon moyen de transport quotidien, mais qui sont largement trop nombreux sur Accra, ne gagnent probablement pas de quoi vivre, inondent les routes, créent les bouchons qu'ils essayent de contourner en recréant un bouchon.. En bref, une plaie si le système reste désorganisé et dérégulé. Mais il semble que la mairie d'Accra reste insensible aux sujets d'environnement, de population et de transport. Ils reçoivent les taxes et c'est le plus important. Les stations de tro-tro comme celle de Circle dans un des messages précédents, sont des mini-slums aux carrefours de la ville et sont les endroits les plus pollués de la ville..Et rien n'est fait pour changer cela, car comme je l'ai dit au début de ce message, c'est l'Afrique, et malheureusement la plupart des projets de développement sont focalises sur le rural ou le Nord du Ghana. La situation d'Accra est laissée a l'abandon..

Prochain numéro, prochain coup de cœur sur l'alimentaire, la nourriture, les marches, des recettes, les chop-bar, etc... manger quoi!!

A la prochaine...

Ghana

Voila le lien de mon album photo sur Picasa, qui sera regulierement mis a jour..




lundi 5 septembre 2011

Les vagues sont bonnes!










 Dedicace pour Rija: les vagues sont bonnes a surfer!!!!Et il existe un club de surf quelque part sur la cote Ghaneenne, a explorer pour la suite!


As long as we believe in something...


Last week was the end of the Ramadan, the Eid celebration for all the Ghanaian Muslims. It stroked me to know that the day was decided to be a national bank holiday. Of course it doesn’t mean that all the shops were closed, that the country stopped working for the celebration but it felt the same way as a Good Friday or Easter Monday. Only half of the tro-tros were on the road, most offices were closed and we could spot the Muslims in our regular little shops. Who was working or not? The fruit lady next door, the red-red lady at the corner of the street… It was probably easier for us in Darkuman since it is the biggest Muslim community in Accra. So true that we were told about the venue of all Muslims from all corners of the capital to celebrate the end of the Ramadan.

But before describing the street celebrating, my reflection started by noticing that most countries in Europe call themselves multi-religion, tolerant for all beliefs, congratulate themselves for respecting and placing all religions on an equal foot. In France and Spain, the second biggest religion is Islam. But how many of those so called tolerant countries have Eid as a bank holiday. And on the other way around, how many Christian days are actual bank holidays. Let’s try to count them in France: Christmas, Easter, Ascension, Saint Mary, All Saints. Correct me if I’m wrong or if I have forgotten some. This gives us 5 Christian Bank holidays against zero Muslim bank holidays. Does that mean that all Muslims residing in France have to take a normal holiday in order to attend the prayer at the mosque and the festivities in their own communities? Are we really on an equal foot?

Ghana is the country where for the first time I felt that the two monotheist religions were just two neighbours with different interests, who live their lives differently because of their own interpretation of the environment but who understand and respect each other because they live under the same sky and sun whose light shines over both houses and lives. So when one of them is celebrating its belief and lifestyle, the other one comes to pay respectto his neighbour. That’s what it feels like here in Ghana, and it is one of the most fervent populations I have experienced. Everything relates to God or Allah. Their personal lives, their work, their transport… All shops, cars and tro-tros mention god in their name: “God first motor shop”, “God is able”, “Only god makes fast food”, “Praise the lord”, “God is good”, “Allah is great”…
On Sundays and most of the days, you can hear churches singing and prayers coming from all directions. In Ghana there are probably hundreds of different denominations, with the classical and traditional Protestants, Catholics, Anglicans and Methodists neighbouring the new and popular charismatic churches: Winners Chapel, The Lighthouse Chapel International…
In tro-tros, anytime of the week and day, nicely dressed men stand in middle of the seats and preach the lord’s word. Sacred landmarks and crossroads of the city have their own two or three preachers, men and women, shouting, praying, and singing in a microphone, for the whole day. I always wonder about the extent of their imagination and their knowledge of the bible. They go from one chapter to another, quote the sacred words and interpret it by relating it to the reality of Ghana, the daily life of Ghanaians. The tro-tros are not only used by Christians and when we are taking them to Darkuman, they are probably more filled by Muslims than Christians, but everybody are listening the preacher with respect or at least ignore with respect. And I have to say that I have experienced some hard times supporting it, when the man is shouting in your ears an unknown language. Sometimes I wonder if the Muslims say amen to the prayers of the preacher. They probably do, as much as some Christians use Allah to greet their Muslim neighbours.

It’s almost like they are aware their gods are the same, they are just giving him a different name.

On Eid day celebrating the end of the fasting, the end of Ramadan, everybody was on the street, partying, dancing, showing off. The Christians were here to accompany their neighbours and friends in their beliefs, greeting them by "Barka Da Sallah" like in Nigeria.
Apart from the two Eid celebrations, the Muslims are very private in the practice of their religion. They is no questions, no judgment, no try of converting a non-believer. Of course, we can hear the mosque calling its followers few times a day, but it is called in Arabic, the original language for Islam, which could only be understood or spoken by Muslims here in Ghana.

Here and in Nigeria all beliefs are equals and the most important is that we believe in something. If we say to locals that we don’t believe there is a god, they’ll only be relieved until we explain that we believe in something else, in anything as long as we believe…

This question also brings us to the notion of development which, defined by the North, qualifies countries as developed or underdeveloped, depending on their wealth and their access to new technologies. I personally think that this tolerance of religious beliefs shows a very strong development of a culture or civilisation.
We are all at different stages of development in our own beliefs and behaviours. The measurer of development is not global but personal and private. No one is more developed than an other. We alone are judge of our own development, depending on our own expectations. 

The issue of this “developed” and “underdeveloped” countries is pretty much the cause of the poverty, corruption and conflict in the global south, or at least in Africa. Because all those countries are trying to catch up with the northern so-called development, while forgetting, rejecting and isolating their own cultures. Instead of trying to build a new alternative development, integrating their communities and environments. 

Such as having two religion cohabiting peacefully and respectfully, on an equal foot, which is almost unique in the world.